Aménagement des espaces publics
National
2021

Conférences Village étape 2021 : La signalétique dans les Villages étapes, enjeux et bonnes pratiques

Dans le cadre des Rencontres nationales 2021, la Fédération française des Villages étapes a souhaité proposer au réseau une journée dédiée à l’échange d’expérience, permettant de découvrir des initiatives originales et pertinentes, répondant aux enjeux actuels de la revitalisation des centres-bourgs ruraux. Nous vous proposons de redécouvrir le contenu des différentes interventions sur cette plateforme.

Intervenant : M. Guillaume MAÏSSA, directeur d’études, Cabinet KARTHEO (Limoges)

Rappel sur le cadre réglementaire :

La signalisation d’information locale fait partie de la signalisation routière, qui est régie par un cadre juridique précis, au niveau international (convention de Venise du 8 novembre 1958) et national (Code de la route et Arrêté interministériel sur la signalisation routière du 24 novembre 1967 modifié). Mais les règles qui entourent la SIL sont parfois ambiguës : elle est très cadrée par la loi en ce qui concerne les panneaux, et finalement très peu règlementée pour les bornes, les totems…

Ces panneaux suivent donc une règlementation stricte concernant :

  • Le format, la police, la taille, les flèches
  • Les couleurs et pictogrammes (le pictogramme n’est pas quelque chose d’obligatoire, mais c’est une aide pour l’usager pour la lecture et la visibilité)
  • Les informations, la hauteur, l’agencement

Il faut choisir, on ne peut pas tout exposer. Il ne faut pas confondre SIL avec publicité, enseignes, pré-enseignes, signalisation d’intérêt culturel et touristique, signalisation directionnelle ou encore de services. La SIL a pour objectif de guider les usagers de la route vers les services et les équipements d’intérêt local, en étant implantée sur le domaine public routier dans et hors agglomération (gestionnaires : commune, intercommunalité ou conseil départemental).

Pourquoi et comment travailler sur la SIL :

Il existe plusieurs supports de SIL, qui viennent répondre à des objectifs distincts pour les usagers de la route :

  • La pré-signalisation et la signalisation de position (c’est la signalisation qui est cadrée par la loi ; elle est obligatoirement dissociée de la signalisation routière qui prime) :
    • Identifier : faciliter la localisation d’un bâtiment, d’un pôle ou encore d’un établissement.
    • Guider : accompagner l’usager tout au long de son parcours.
  • Le totem :
    • Repérer : permettre à l’usager de se déplacer au sein des espaces polarisants
  • Le relais d’information service (RIS) :
    • Informer : transmettre à l’usager l’information complémentaire concernant les offres, services, équipements, sites touristiques…

Concernant les totems et les RIS, on entre sur quelque chose de juridiquement plus flou, qui se situe entre la SIL et le mobilier urbain. Leur design est à définir et à personnaliser. Ils peuvent être thématiques (de préférence pour les totems, pour plus de lisibilité), ou exhaustifs (plutôt pour les RIS, vrai support de détail pour des usagers plus « touristiques », qui vont chercher l’information à pied → à placer aux endroits stratégiques, à côté d’un parking, où il y a des piétons). Attention néanmoins à bien veiller à trouver un emplacement qui ne gêne pas les objectifs d’accessibilité aux piétons et aux personnes à mobilité réduite (sur les trottoirs par exemple).

Aujourd’hui, on remarque également une tendance à se tourner vers les outils numériques. C’est un bon complément, mais la signalisation reste essentielle pour guider les voyageurs. De plus, c’est un élément dont le coût reste relativement important (matériel, base de données, logiciel, mises à jour…). Mais si le support numérique est de qualité et bien à jour, il s’avère aussi être un outils de communication et d’information efficace, qui véhicule une image de modernité.

Le contenu d’une étude SIL :

L’élaboration d’un schéma directeur de signalisation d’intérêt local permet d’assurer une vision d’ensemble et une approche cohérente. Cette étude se divise en 4 grandes étapes :

1 / Définir les missions, objectifs et périmètres de l’étude
2 / Établir la liste des éléments à signaler
3 / Réaliser les diagnostics par secteurs géographiques et par éléments
4 / Formulation des préconisations

Retour d'expérience de la commune de Châteaubourg : 
La commune de Châteaubourg a été labellisée Village étape en début d’année 2020. Avec la crise sanitaire, le planning pour la pause des panneaux sur la N157 a été perturbé : la DIRO qui avait initialement prévu de les installer pour mai 2020, a finalement lancé l’implantation des panneaux en plein mois de juillet, sans annonce préalable à la mairie. Cela a eu « l’effet d’une bombe » : beaucoup de monde a commencé à s’arrêter dans le bourg, avec par exemple une queue incroyable devant les sanitaires de la gare. Les élus et les commerçants étaient pris au dépourvu, et la signalétique n’était pas prête. La mairie a donc dû mener une réflexion en urgence sur l’orientation des usagers dans la commune.

Une signalétique de fortune a été installée pour les 7 semaines d’été, avec l’impression sur feuille A3 plastifiée des principaux pictogrammes (encadrés de bleu) : parking, pique-nique et sanitaires publics. Ces panneaux temporaires ont été placés sur les lieux stratégiques et les voies d’accès essentiels.
 À la surprise de tous, cette signalétique temporaire a très bien fonctionné. L’UCIA a même envoyé une lettre de remerciements à la mairie pour cette action.
Aujourd’hui, les feuilles A3 ont été remplacées par une signalisation pérenne, avec en complément l’utilisation d’un code couleur. Coût : 1151€ TTC.

En conclusion : les visuels simples, les pictogrammes, ça fonctionne. Il n’est pas nécessaire de sur-rajouter des choses, il suffit que l’information soit claire, visible et identifiable par les visiteurs.

Informations

Référent du projet

Guillaume MAÏSSA
Directeur d'études
KARTHEO
Contacter par mail
https://kartheo.com/

Mots-clés associés

Signalétique